Silicones pour Cheveux Crépus Bouclés, c'est oui ou, non?
Le retour au naturel déferle sur nos rayons cosmétiques, les formules SANS fleurissent : sans parabens, sans sulfates, sans parfum de synthèse, sans colorants, sans sels d’aluminium…et bien sûr, non des moindres, sans silicones.
Traquer les silicones dans la composition de nos cosmétiques est devenu hyper tendance. Sus aux –icone, aux –iconol. Halte aux –silanes et autres - siloxane…
Tout savoir sur les silicones dans mes soins capillaires…….sans me prendre la tête !
Si mauvais que ça pour mes cheveux, les silicones ? Comment alors expliquer la quasi révolution qu’ils ont entraînée lors de leur introduction dans la cosmétique et l’industrie capillaire à partir des années 50 ? Les fabricants auraient cherché délibérément à nous nuire, avec notre assentiment passif ?
Étrange, cherchons à y voir clair…
Les silicones, c’est quoi ?
Automobile, construction, aéronautique, métallurgie, pharmacie…et jusque dans les moules à gâteaux de nos cuisines, les implants mammaires, la tétine des biberons et les cosmétiques, les silicones sont partout !
Au départ, les silicones proviennent d’une ressource naturelle on ne peut plus commune : le sable. Bien entendu, on n’en reste pas là. Le sable va subir des traitements chimiques importants pour être transformés en polymères, en quelque sorte des plastiques. Selon la méthode de production, on obtiendra des silicones sous différentes formes, fluides, résines, élastomères…
Au final, bien qu’issus d’un produit naturel, le sable, les silicones sont des produits de synthèse.
La popularité des silicones s’explique par leurs exceptionnelles propriétés, qui permettent des utilisations dans des domaines multiples, très éloignés les uns des autres. Ils sont :
- Résistants aux températures extrêmes – hautes et basses,
- Résistant au vieillissement -pratiquement nul,
- Anti-adhérents
- Hydrophobes
- Peu onéreux
Silicones et cosmétiques: Big Love!
L’utilisation des silicones dans les cosmétiques apparait vers 1950 pour progressivement devenir quasi- incontournable. Soin, de maquillage, capillaires, les chiffres indiquent qu’ils sont présents dans 52% de nos produits.
A cet engouement, pas de mystère. Le toucher soyeux, le fini poudré de nos fonds de teint, la texture souple, douce, de nos crèmes, le pouvoir démêlant et lissant de nos capillaires sont quelques unes des contributions des silicones. Si nos cosmétiques sont si agréables à l’usage, ils le doivent pour beaucoup aux silicones. Car oui, s’ils sont si populaires, c’est bien que leurs bénéfices se touchent du doigt.
Les silicones, amis ?
- Les silicones sont formés de très grosses molécules. Ils ne pénètrent pas dans la peau ni dans les cheveux.
- Ils sont globalement bien tolérés. Certaines études montrent qu’ils ne présentent aucun danger pour l’organisme.
- Ils sont très stables, inertes, faciles à intégrer dans les formules…et bon marché
- Ils donnent une texture douce et agréable aux maquillages et s’éliminent facilement au démaquillage.
- Certains silicones ne s’évaporent pas et servent de vecteurs et permettent une bonne distribution des pigments des maquillages sur la peau (Dimethicone et Dimethicone copolyol par exemple)
- Dans les soins de la peau, les silicones volatils servent de vecteur pour des actifs de petite taille qui pénètreront dans l’épiderme, puis s’évaporent sans laisser de film occlusif ni de résidu collant (Cyclomethicone)
- Hydrophobiques, ils gainent les cheveux, les protègent de l’humidité et empêchent les frisottis
- Ils adoucissent les cheveux, les font briller et préservent la coloration
- Filmogènes, ils empêchent la perte d’eau et la déshydratation
- Ils protègent de la chaleur des plaques chauffantes
Très positif, tout ça. Mais alors, pourquoi les silicones sont-ils de plus en plus diabolisés? Faut-il se plaindre de ce que la mariée soit trop belle ? Jetons un œil au revers de la médaille…
Les silicones, amis ou, faux amis ?
- Les silicones sont formés de très grosses molécules. Ils ne pénètrent pas dans la peau ni dans les cheveux. Par contre, ils forment un film occlusif qui empêche le cuir chevelu de respirer. Filmogènes, ils forment autour de la fibre capillaire une gaine qui bloque la pénétration des soins.
- Des études canadiennes démontrent le rôle de perturbateur endocrinien des cyclotétrasiloxane et cyclopentasiloxane.
- Hydrophobiques, les silicones non solubles dans l’eau s’accumulent au fur et à mesure de l’utilisation des shampooings, conditionneurs et autres soins coiffants jusqu’à constituer un dépôt qui alourdit, ternit le cheveu et l’affaiblit. Ce sont des faux amis, des substances inertes qui donnent l’illusion de nourrir et de soigner.
En fait, le reproche majeur adressé aux silicones est non pas d’ordre biologique, mais environnemental.
Le bilan écologique des silicones non solubles dans l’eau est désastreux : rincés avec nos shampooings, nos après-shampooings, nos crèmes et maquillages, ils s’accumulent dans la nature. Ils sont très stables, leur dégradation peut demander jusqu’à 500 ans !
Alors, les silicones, tous les mêmes ?
En fait, il y a silicones…et silicones.
A côté des silicones traditionnels, non solubles dans l’eau, de haut poids moléculaire sont apparues de nouvelles générations de silicones solubles dans l’eau, légers, non occlusifs, facilement éliminés au rinçage et qui ne présentent plus cette note écologique désastreuse.
Sur les étiquettes de vos produits, voici quelques uns des noms à repérer, en gardant l’esprit que les ingrédients sont classés par ordre de concentration décroissante. En tête de liste, dans les 3 ou 4 premiers, ils sont présents à haute dose. En queue de peloton, ils ne prêtent pas vraiment à conséquence.
Quelques silicones non solubles dans l’eau
- Dimethicone
- Dimethiconol
- Phenyl Trimethicone
- Amodimethicone
- Cyclomethicone (décaméthylcyclopentasiloxane)
- Cyclopentasiloxane
- Cyclotétrasiloxane…
Quelques silicones solubles dans l’eau
- PEG/PPG-20/15 Dimethicone (bon, les PEG, c’est un autre débat…)
- PEG-12 Dimethicone
- Dimethicone copolyol
Une précision importante. Les silicones existent sous différentes qualités, cosmétique ou industrielle…
Du bon usage…ou pas, des silicones dans mes soins capillaires
Nous l’avons vu, les silicones non solubles dans l’eau enrobent le cheveu dans une pellicule étanche qui empêche la pénétration des soins, ternit et fragilise peu à peu les cheveux, et peut poser des problèmes pour une coloration.
La logique commande donc d’éviter l’usage fréquent de shampooings et conditionneurs à base de silicones.
En cas d’usage prolongé de ces produits, que vous décidiez de passer au « silicone-free », ou simplement de faire un break, il est nécessaire d’éliminer la gangue de silicones progressivement accumulée.
Bonne nouvelle : les shampooings clarifiants, ou shampooings détox en agissant en profondeur grâce à leurs agents nettoyants – ou tensioactifs permettent d’en venir à bout.
Voici les tensio-actifs à rechercher dans la liste INCI de vos shampooings détox. Le bon rythme ? Une fois par mois – pour éliminer tous les résidus et polluants, silicones mais aussi autres…
- Le SLS (sodium laurel sulfate)
- Le SLES (sodium laureth sulfate)
- La cocamidopropyl betaine
- La cocobetaine
- Le Disodium Laureth Sulfosuccinate
- Le Sodium Cocoyl Sarcosinate
- L’ ALS (ammonium lauryl sulfate)
- L’ALES (ammonium lauryl ether sulfate).
- Le Rhassoul
En conclusion: silicones pour mes cheveux, oui, ou non ? L’avis de Diouda
Si les silicones ont pris une telle emprise dans l’univers de la cosmétique depuis les années 50, c’est qu’ils apportaient de réelles avancées au niveau de la texture, la douceur, le plaisir à l’usage et les résultats immédiatement visibles - caractères indissolublement liés à l’univers cosmétique – à un tarif de plus en plus bas favorisé par les progrès de la chimie.
Plus de 60 ans après, la recherche a vu émerger bien des nouveautés, dans la chimie autant dans la chimie que dans le monde du vivant.
De nouvelles molécules de silicones, de faible poids moléculaire, hydrosolubles et biodégradables sont désormais disponibles et utilisées dans des lignes capillaires reconnues et fort respectables. Bon, elles sont plus chères que les bons vieux diméthicones et autres pentasiloxanes…mais préservent l’environnement.
Il existe des alternatives 100% naturelles « silicone-like » à partir d’huiles végétales qui apportent les mêmes avantages de douceur et de pénétration – avec en prime l’apport de vitamines, oligo-éléments et autres minéraux.
Alors NON, ne diabolisons pas les silicones, tous ne sont pas infréquentables. Apprenons à reconnaître les bons et …les moins bons. Et OUI, il existe des alternatives aux silicones, qui préservent et la santé de la planète, et la nôtre.