Tout savoir sur l’usage des conservateurs en cosmétique
Laisseriez-vous plusieurs jours un sandwich ou un plat en sauce entamé hors du frigo ? Non, bien sûr !
Chacun le sait, des bactéries et autres germes se développent rapidement dans les produits alimentaires et les dégradent. Il en va de même pour les cosmétiques qui contiennent eux aussi de l’ eau, des huiles, des protéines, des sucres, des vitamines …Non protégés, ils se dégradent, perdent leur efficacité et peuvent même devenir dangereux pour la santé.
Pour garder leurs propriétés intactes plus que quelques semaines, nos cosmétiques, s’ils sont riches en eau ont donc besoin nécessairement de l’ajout de substances qui les mettent à l’abri des attaques des germes microbiens.
Certaines formules solides, pauvres en eau, les huiles, sont moins sensibles et ne nécessitent pas de conservateurs.
Divers types de substances sont utilisées à l’heure actuelle. Certains permettent une durée de conservation plus longue, sans être répertoriées comme « conservateurs ». Quelques marques dites sans conservateurs tuent les germes en acidifiant le milieu et rendent, de ce fait, leurs produits agressifs pour la peau. De plus, si elles inhibent le développement des bactéries, elles permettent celui de levures et moisissures qui apprécient les milieux acides.
D’autres encore enrichissent leurs formules en alcool, nocif pour nos peaux,particulièrement sensibles à la déshydratation !
Un cosmétique sans conservateur n’est donc pas nécessairement un bon cosmétique !
La législation européenne autorise une cinquantaine de conservateurs : parmi les plus efficaces et les plus sûrs, le phénoxyéthanol et la famille des parabens.
Les parabens appartiennent aux « nature-identiques », c’est à dire qu’on les rencontre communément dans la plupart des fruits et légumes. Ils sont également présents à l’état naturel dans le corps humain, et particulièrement les sécrétions vaginales, où ils agiraient comme anti-microbiens. Les études menées n’ont mis en évidence aucun risque de cancer par l’utilisation prolongée de parabens. Le seul risque décrit est celui d’un pouvoir allergène chez 0,1 % de la population, soit nettement moins que celui de l’œuf, des fraises ou des crustacés !
Le phénoxyéthanol est une molécule présente naturellement dans le thé vert, la chicorée, le pois de senteur. Il appartient aux éthers de glycols. Dans cette vaste famille de centaines de molécules, 7 éthers de glycol sont interdits en cosmétique par la législation européenne. Le phénoxyéthanol n’est pas pour autant un produit dangereux : aucun composé ne peut être d’office classé « toxique » ou « non toxique » en fonction de son appartenance à une famille chimique donnée. Ainsi, l’alcool éthylique, ou l’éthanol rentre dans la composition du vin, du cognac, du rhum ou du sodabi. L’alcool méthylique ou méthanol est un poison qui rend aveugle si on l’ingère !
Les études n’ont jamais mis en évidence de risques de toxicité du phénoxyéthanol et les cas d’allergie sont rarissimes. C’est l’ un des conservateurs « nature-identique » les plus sûrs.
Phénoxyéthanol et parabens sont des conservateurs « nature-identiques » dont l’efficacité et l’innocuité sont largement prouvées. C’est pourquoi vous pouvez les retrouver dans la formulation de gammes de soins très proches de la nature.
Date de péremption: quelle est la différence entre DLUO, PAO, DLC en cosmétique ?
DLUO = Date Limite d’Utilisation Optimale ou en anglais Best Before
Pour les cosmétiques, cette mention est obligatoire pour les produits dont la durée d’utilisation optimale est inférieure à 30 mois. Par exemple, 09/23 signifie que la date limite d’utilisation optimale est septembre 2023.
Que se passe-t-il une fois la date dépassée ? Les cosmétiques fabriqués en conditions rigoureuses de laboratoire conservent leurs propriétés pendant environ 12 mois après expiration de la DLUO, surtout s’ils sont conditionnés en flacon airless ou en tube, à l’abri de l’air et contiennent des conservateurs, éventuellement compatibles avec une certification Bio. Ils peuvent éventuellement présenter une légère modification de teinte ou de texture qui n’altère pas leur efficacité.
Pour ce qui concerne les cosmétiques sans conservateurs ou artisanaux, mieux vaut toutefois respecter la DLUO.
La législation autorise la vente de cosmétiques dont la DLUO est proche ou dépassée. Vous devez toutefois en être informé(e) si tel est le cas.
PAO = Période d’utilisation Après Ouverture.
Cette mention est obligatoire pour les produits dont la durée d’utilisation optimale est supérieure à 30 mois, et qui n’ont donc pas de DLUO. Elle figure sur l’emballage sous forme d’un pictogramme représentant un pot ouvert à l’intérieur duquel figure un chiffre. Celui-ci indique le délai au-delà duquel il n’est plus conseillé d’utiliser le produit après ouverture. Par exemple, un pot avec la mention 12M indique qu’il est conseillé de ne pas utiliser le produit plus de 12 mois après ouverture.
La raison ? Les risques d’oxydation par l’oxygène de l’air, mais surtout, la contamination microbienne.
Pour garder vos cosmétiques à l’abri, quelques règles de base :
• Refermez bien vos tubes, vos pots après usage.
• N’y mettez pas les doigts, ce sont de vrais nids à microbes ! Utilisez une spatule, que vous laverez après chaque usage.
• Pour être vraiment rigoureuse, notez sur une petite étiquette la date d’ouverture. Votre mémoire pourrait vous jouer des tours….